Les éoliennes, ces moulins modernes

Notre climat se dérègle, la concentration de CO2 dépasse le seuil critique, la biodiver­sité s’affaiblit… Face à cette réalité, nous avons le choix de nier, de ne rien faire ou de prendre le problème à bras le corps.

Nous pouvons agir à trois niveaux, et ce de manière cumulative. Premièrement en modifiant nos comportements et en appliquant le principe de base « l’énergie qui pollue le moins est celle qui n’est pas consommée ». Nous pouvons agir, deuxième­ment, en augmentant l’efficacité de nos équipements et troisièmement, en utilisant des sources énergétiques moins polluantes.

Afin de modifier nos sources énergétiques, le gouvernement wallon s’est engagé à produire, d’ici 2020, 4.500 GWh (gigaWatt X heure) d’énergie éolienne pour fournir de l’électricité à 1,2 million de ménages wallons. Le secteur éolien pourrait représenter 16.000 emplois en Belgique d’ici 2030. Pour atteindre son objectif, le gouvernement wallon a adopté un nouveau cadre de référence éolien mettant fin à la politique du premier arrivé, premier servi et à l’absence de critères de qualité.

Ce cadre prescrit notamment :

      • la distance minimale entre les zones d’implantation d’éoliennes et les habitations (trois fois la hauteur des mâts éoliens) – La taille courante d’une éolienne se situe entre 130 et 170 m
      • le respect de 45 décibels A (dBA – mesure de bruits environnementaux) de nuit (ce qui équivaut à une maison calme) – cette norme est plus stricte qu’avant
      • les règles concernant le paysage (regroupement, composition avec le relief, confort visuel)
      • la distance minimale entre les sites éoliens (4 à 6 km en fonction des paysages)
      • la priorité à l’emplacement des mâts éoliens le long des autoroutes, canaux et voies de chemin de fer
      • les zones où il est exclu d’installer des éoliennes telles que les zones d’habitat, de forêt, les zones naturelles protégées et les zones d’acti­vité économique.
      • la possibilité d’investissement financier des communes et des citoyens (à concurrence de 24,99% chacun)
      • les critères relatifs à la biodiversité (chauve-souris, oiseaux)

 

Une équipe scientifique de l’université de Liège a dressé des cartes mettant en évidence les zones où le vent constitue une énergie significative. Les zones favorables qui ont été délimitées ne couvrent que 3,5% du territoire wallon. Pour atteindre l’objectif des 4.500 GWh, 20 à 30% de ces zones suffisent. Ces zones ne seront donc pas toutes utilisées et pourront encore être modifiées ou supprimées au terme des consultations.

Les communes se sont déjà prononcées sur la cartographie fin avril. Cette cartographie va maintenant être soumise à une étude d’incidences et discutée en conseil communal. Elle sera également soumise à une enquête publique : chaque citoyen va donc pouvoir émettre ses remarques.

Rebecq, terre de moulins

Rebecq compte des traces de moulins à vent qui produisaient la farine à partir du blé cultivé dans notre région fertile : le Moulin Derbaix qui se dresse au bord du Chemin de Braine, le Moulin d’Hondzocht, à la limite de Saintes et de Lembeek, en activité jusque 1979, le Moulin de Wisbecq sur les hauteurs de la Bruyère et celui de Saintes qui se dressait au croisement de la chaussée et de l’actuelle rue Quehain.

Dès lors, rien d’étonnant de découvrir, sur les cartes du nouveau cadre éolien, trois zones d’implantation favorables sur Rebecq.

Nous ne nous positionnons pas comme promoteur de l’éolien « partout et à n’importe quelle condition », mais pensons qu’il est intéressant de valoriser l’important potentiel éolien terrestre dans notre commune. Nous plaidons pour des projets de qualité, pour une bonne planification des implantations et pour un dialogue transparent et constructif avec les citoyens.